LE PRIEURÉ de LA GRANGE

Prieuré: Ce terme désigne un petit monastère dépendant d’une abbaye mère, dirigé par un prieur nommé par cette abbaye.
« Grange »: Ce nom s’applique à une exploitation agricole dépendant d’une abbaye.
Ces implantations se sont beaucoup développées au cours des XIIe et XIIIe siècles en Europe.

Le Prieuré de La Grange de Durance a été créé dans la première moitié du XIIIe siècle par les moines de l’ordre des prémontrés de l’abbaye Saint Jean de la Castelle près d’Aire sur l’Adour.
Il était composé d’un corps de logis, d’une église attenante et de bâtiments agricoles d’exploitation. Son responsable est un religieux appelé « grangier » vivant avec des moines « convers » (convertis) assisté de laïcs chargés de l’entretien et des travaux agricoles. Le prieuré n’a jamais compté plus de 5 à 6 chanoines.
En approchant du site on peut découvrir un fossé dont il reste des traces, rempli par l’eau de l’Avance détournée, témoigne de son caractère défensif. Un pont levis ainsi qu’un mur ou une clôture en bois dur tentaient aussi de protéger les lieux.

Les bâtiments agricoles: construits autour d’une cour carrée donnant aussi accès à l’église et au logis, ils ont été détruits au cours du XIXe siècle. Dans celui situé côté Nord de l’église, se trouvaient de grandes écuries puisque à l’image des prieurés et abbayes de Normandie, la spécificité de la Grange de Durance était l’élevage intensif des chevaux.

Le corps de logis: il a été construit comme une maison forte d’après un plan très simple avec des murs épais et solides. Il servait de forteresse et de lieu de refuge pour la population en cas de coups de mains ou d’invasions. La façade ouest (logis et église) était crénelée. Un passage menait à une échauguette de surveillance. Il avait aussi une fonction hospitalière sous la responsabilité d’un religieux chargé de donner gîte et couvert aux voyageurs dénommé: « Hospitalis frater grangiae ».

L’église: la bastide de Durance a été fondée dans la première moitié du XIVe siècle. Son église n’ayant été édifiée qu’au XVe siècle, c’est la chapelle du prieuré qui a servi d’église paroissiale pendant plusieurs siècles. Son architecture romane pour la partie basse a été surélevée, par la suite, dans le style gothique. Au titre de l’étude préalable à la restauration de 2007, M. Christian Corvisier, historien de l’architecture a analysé dans le détail l’évolution de sa construction. Ce travail, jamais publié, le sera, actualisé avec d’autres articles concernant la prieuré de Durance et de Lannes près de Mézin dans le n° 3 à paraître de la Revue de l’Agenais en septembre 2019.